Critique : LA PLANETE DES SINGES : L'AFFRONTEMENT

LA PLANÈTE DES SINGES : L'AFFRONTEMENT

sortie : 30 juillet 2014
de Matt Reeves
avec Andy Serkis, Gary Oldman, Jason Clarke, Keri Russel
Durée : 2h11

Super Synposis :

 Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.



L'extra-Critique :

En 2012, LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES avait su créer la (très bonne) surprise. Le premier volet du nouveau reboot de l'une des séries les plus mythiques du cinéma avait conquis la quasi totalité des critiques (et spectateurs, ce qui n'est pas toujours la même chose :p), fait assez rare pour être souligné. Un bon scénario, une histoire inédite, un casting sympa et des effets spéciaux époustouflants qui permettaient, pour la première fois, de transcender les limites visuelles grâce à la Motion Capture et l'incroyable Andu Serkis (Gollum, King Kong etc...) Deux ans plus tard, la suite presque directe risque de ne pas embarquer autant de monde.


Le film commence 10 ans après la fin des événements de PDS : ORIGINES. La grippe siemique a visiblement décimé l'espèce Humaine, et une petite colonie d'humains survit dans les ruines de San Fransisco.Ne vous attendez donc pas à retrouvez quelconque membre du casting humain du premier film, rien n'est dit à leur propos, donc on suppose qu'ils ont été victimes eux aussi du virus mortel. Pas de James Franco donc...(pour une fois qu'il m'avait convaincu, c'est bien dommage qu'il ne rempile pas...)
De son côté, César, héros attachant du premier volet,  a également pris de la bouteille ; il est devenu papa à plusieurs reprises et a fondé sa propre nation de singes dans une vaste réserve naturelle près de la ville. Lorsqu'un jour, au hasard d'une expédition (les Hommes doivent passer par le territoire des singes afin de restaurer un barrage électrique, seule chance pour eux de renouer le contact avec le reste du Monde), les deux espèces se rencontrent, les ennuis commencent.



Voilà, le décor est planté, et pendant plus de 40 minutes, on a l'impression de passer d'un décor à l'autre, un switch qui semble parfois interminable, entre la tour fortifiée des Hommes et le village des Singes, dans une vague tentative de nous présenter les personnages et de nous les rendre sympathiques. De chaque côté, il y a les "méchants" et les "gentils", et, même si le film tente de nuancer un peu cet aspect manichéen, au final on n'en retient pas grand chose.

Jason Clarke, qui incarne Malcolm, est clairement le gentil humain du film, et je trouve que, bien que le scénario façon "Roméo et Juliette" ne lui donne pas grand chose pour le prouver, il réussit à tirer son épingle du jeu grâce à une prestation convaincante.Tout comme Gary Oldman qui, lui incarne justement l'un de ces personnages plus nuancés : il n'hésitera pas à exploser du singe s'il s'agit de "sauver la race humaine",comme il le dit lui-même (un peu prétentieux le gars...) et est prêt à faire la guerre sans trop réfléchir. L'on comprend cependant rapidement que ses intentions sont bonnes par le biais de l'une des rares séquences qui m'ont émues, ce qui reste malgré tout appréciable et évite un scénario 100% cliché/Disney.


Oui. Car Disney peut venir à l'esprit pendant ces 2h11 de film, tant certaines intrigues sont stéréotypées. Je pense par exemple à l'une des intrigues principales du film ; l'opposition César/Koba, qui est franchement digne d'une dessin animé des années 90', et qui est tellement sans surprise qu'elle flingue une bonne partie de l’intérêt de l'histoire. (Avatar souffrait de ce même problème, avec son scénario guère plus complexe qu'un Pocahontas des temps modernes).Ainsi, plusieurs scènes m'ont carrément énervées tant les actions de certains personnages (secondaires, heureusement) me paraissaient absurdes.


Il ne nous reste donc que nos yeux pour pleurer. Littéralement ! Car les effets visuels sont une fois de plus époustouflant. Le travail fait sur l’animation des singes, leurs mouvements, et surtout leurs expressions est phénoménal, et semble encore plus poussé qu'il y a deux ans.(il suffit de voir la tronche de Koba, qui est merveilleusement moche) La Motion Capture fait des merveilles, en partie grâce à l'immense talent d'Andy Serkis, qui incarne toujours César. Rien à dire sur sa performance. Globalement, d'ailleurs, ce ne sont pas les acteurs qu'il faut blâmer ici, mais vraiment le scénario et le montage.Seul petite ombre au tableau ; visuellement, certaines scènes pourront manquer de lisibilité pour certains, lorsque plus de 50 singes sont à l'écran en même temps, et ce malgré la belle idée d'identifier visuellement certains primates. (je pense notamment au fils "adolescent" de César avec ses cicatrices sur le corps.)

Pour le reste, la ville de San Francisco en mode "post-épidémie" est un plaisir visuel, avec la végétation ayant lentement commencé à prendre le dessus, mais on pourra regretter le choix du réalisateur de ne pas en montrer beaucoup. En effet, on peut parfois avoir l'impression de voir sans cesse les mêmes parties de la ville (pourtant gigantesque), comme si seulement une toute petite portion en avait été construite pour le film, et qu'il avait fallu la rentabiliser au maximum.


Bilant plutôt décevant donc pour ce deuxième volet, qui aurait mieux fait de copier son titre original (DAWN OF THE PLANET OF THE APES) et s'appeler plus modestement L'AUBE DE LA PLANETE DES SINGES. Peut-être aurions nous été moins déçus par un titre moins prometteur d'action. Car, avouons le, le film est tout de même très très plat, et une ultime scène d'action très explosive ne sauve malheureusement pas la mise.


Pour faire court :  un film décevant à presque tout point de vue, que des effets spéciaux sublimes (hors 3D) n'arrivent pas sauver. Aucune surprise au final et un arrière-goût de déception au bout de plus de 2 heures d'un film trop plat, trop simplet, et du coup...trop long.
A conseiller aux inconditionnels de la franchise, ou à ceux, comme moi, qui aiment se faire leur propre avis !


Extra-Verdict : 

+ quelques bonnes séquences
+ effets spéciaux au poil
- scénario plat, prévisible et à la limite du ridicule par moments
- des longueurs très...longues
- une sensation de ne pas voir grand chose au final



SCORE : 09 méchants singes-qui-font-le-singe sur 20