sortie : 06 août 2014
de Jennifer Kent
avec Essie Davis, Noah Wiseman
Durée : 1h32
Super Synopsis :
Amelia, veuve, élève seule son fils de 6 ans à l'imagination débordante. Mais un jour arrive chez eux, sans aucune raison, un livre de contes appelé Mister Babadook. Samuel, son fils, est certain que le Babadook hante ses rêves et cauchemars tandis qu'Amelia se sent harcelée par une présence maléfique.
L'Extra-Critique :
Acclamé lors du festival de Gerardmer cette année, Mister babadook (The Babadook en version orignale, certainement plus percutant) fait partie de ces films d'horreur dont on se souvient, non pas par une utilisation excessive de la carte de l'horreur, mais par une écriture fine et une atmosphère angoissante du début à la fin.
"Du début à la fin?" Oui, car on a pas droit ici à une gentille famille heureuse qui va être confronté à des événements horribles. Au contraire, c'est exactement là que MISTER BABADOOK prouve qu'il est un film indépendant malgré tout. En effet, contrairement à la majorité des films du genre, on n'assiste pas ici à une lente montée en tension, un crescendo progressif avec un final terrifiant.(je pense à l'excellent THE CONJURING). Non, Jennifer Kent a opté pour une approche plus subtile, et moins habituelle. Étrangement, la descente aux enfers de la mère veuve semble déjà bien entamée lorsque le film démarre, et le Babadook ne va servir qu'à mettre en lumière des déchirements sous-jaccents dès le départ.
"Du début à la fin?" Oui, car on a pas droit ici à une gentille famille heureuse qui va être confronté à des événements horribles. Au contraire, c'est exactement là que MISTER BABADOOK prouve qu'il est un film indépendant malgré tout. En effet, contrairement à la majorité des films du genre, on n'assiste pas ici à une lente montée en tension, un crescendo progressif avec un final terrifiant.(je pense à l'excellent THE CONJURING). Non, Jennifer Kent a opté pour une approche plus subtile, et moins habituelle. Étrangement, la descente aux enfers de la mère veuve semble déjà bien entamée lorsque le film démarre, et le Babadook ne va servir qu'à mettre en lumière des déchirements sous-jaccents dès le départ.
Car, au delà du film d'horreur, le film est tout autant un portrait d'une mère en détresse, un constat sur le statut de la mère (on sent bien le point de vue féminin de la réalisatrice), et prouve une fois pour toute qu'il est possible de produire un film de genre sans pour autant sacrifier sa dimension dramatique. L'équilibre fonctionne plutôt bien, même si, par moments, habitués que nous sommes à des productions moins friandes de mélanges de genre, on a tendance à ressentir une certaine frustration face à des moments plus creux qui ralentissent la narrative "horreur", mais qui d'un autre côté enrichissent la narrative plus dramatique".
Côté scénario, on retrouve le même mélange : entre ficelles classiques du genre et trouvailles plus audacieuses, il n'y a pas de grandes surprises, mais plutôt des bonnes surprises, des petits éléments qui permettent au scénario d'emprunter un chemin légèrement différent, apportant par la même une bouffée d'air originale bienvenue.
Le casting est vraiment minime dans MISTER BABADOOK, et repose essentiellement sur Essie Davis et Noah Wiseman. Tous deux n'ont aucune peine à convaincre dans leurs rôles respectifs : Essie Davis m'as parue un peu vieille pour avoir un enfant si jeune, mais on comprend rapidement que face à un enfant comme celui qu'incarne (avec beaucoup de talent) le jeune Wiseman, n'importe qui finirait pas se prendre 10 ans dans les dents.On se retrouve totalement impliqués dans certaines situations "mère-fils" désespérantes qui contribuent en fait largement à faire monter la tension.
Il est difficile de reconnaître l'Australie dans les décors du film, globalement très froids et austère (on se croirait en Scandinavie par moments), et le travail effectué sur les prises de vues, particulièrement à l’intérieur de la maison, est d'une grande qualité, cherchant des angles nouveaux et inquiétants très réussis. Visuellement, le fameux Mister Babadook fait froid dans le dos grâce à des effets spéciaux ingénieux, et le choix de ne jamais trop en montrer. On notera d'ailleurs une certaine ressemblance esthétique avec une certaine "MAMA", sorti l'an dernier.
En bref, MISTER BABADOOK n'est pas un film d'horreur "facile", et malgré les nombreuses utilisations de techniques visuelles et scénaristiques propres au genre, Jennifer Kent n'a pas réussie à se cantonner à faire un simple film d'horreur, et a chargé son long métrage de thèmes profonds et d'un traitement plus indépendant, et ça fait du bien!
Malgré quelques petites "maladresses" dues à la volonté de proposer quelque chose d'un peu différent, MISTER BABADOOK vaut tout de même largement le détour, ne serai-ce que pour sa démarche artistique et esthétique. Rassurez-vous, le monstre réussira à vous faire frissonner à coup sûr.Vous ne pourrez chasser le Babadook de votre esprit, car à l'évidence, "on ne peut pas se débarrasser du Babadook..."
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*** un grand merci à l'UGC CINÉ CITÉ de Bordeaux pour nous avoir programmé ce film***
*** un grand merci à l'UGC CINÉ CITÉ de Bordeaux pour nous avoir programmé ce film***
L'Extra-Verdict :
+ une approche plus originale que la moyenne
+ des trouvailles scénaristiques (dont un final très troublant)
+ un duo d'acteurs convaincants
+ un Mister Babadook mémorable
+ une descente aux enfers progressive
- quelques longueurs
SCORE : 15 Baba-dook-dook-dook's sur 20