C'est encore arrivé ! Je décide d'aller d'aller au cinéma et d'aller voir un film dont je n'ai pas entendu parler, sans avoir lu le synopsis ou vu la bande-annonce, et là : du PUR BONHEUR. La surprise que j'attendais pour le printemps 2015 !
de Morgane Matthews
avec Asa Butterfield, Rafe Spall, Sally Hawkins, Eddie Marsan
Sortie : 10 juin 2015
Durée : 01h51
Super Synopsis : Nathan est un adolescent souffrant de troubles autistiques et prodige en mathématiques. Brillant mais asocial, il fuit toute manifestation d'affection, même venant de sa mère. Il tisse pourtant une amitié étonnante avec son professeur anticonformiste Mr. Humphreys, qui le pousse à intégrer l'équipe britannique et participer aux prochaines Olympiades Internationales de Mathématiques. De la banlieue anglaise à Cambridge en passant par Taipei, la vie de Nathan pourrait bien prendre un nouveau tournant...
Le Coup de Cœur de l'Extraterence
Parfois, cinq minutes seulement suffisent à savoir que l'on a à faire à du grand cinéma. Ici, 3 minutes à peine ont fait l'affaire. D'emblée, la mise en scène, l'ambiance esthétique, la musique, tout fonctionne et vous plonge dans le monde de cet enfant diagnostiqué autiste. Dès lors, et ce pendant les deux heures qui vont suivre, vous n'en sortirez plus, vous vivrez ce film comme un pur moment de bonheur. Dieu (oui LUI) sait que je n'ai pas l'habitude d'employer ce ton publicitaire, mais je dois parfois faire exception à la règle quand il s'agit de films comme celui-ci.
Premièrement, le sujet du film est assez inédit, et bien que nous ayons déjà vu des prodiges en mathématiques un tantinet autistes ( pensez à Russel Crowe dans Un Homme d'Exception, ou très récemment le très bon Imitation Game ), ce premier long-métrage de Morgane Matthews réussit, grâce à un traitement très judicieux, à vous toucher comme rarement un film pourra vous toucher. Attention, le film est loin d'être larmoyant, en fait il ne fait rien pour l'être car son émotion vient de sa simplicité. Simplicité des dialogues, simplicité du traitement d'un sujet grave. Matthews nous plonge au fond des émotions par le biais d'une mise en scène particulièrement immersive, et ça fonctionne extrêmement bien je dois dire. En effet, le film ne se cantonne pas à son sujet, ou du moins ne s'y limite pas, tant il prend en compte tous les aspects de la situation, non seulement du point de vue de Nathan ( qui est visuellement brillamment illustré ), mais également du point de vue de sa mère, qui malgré une relative absence globale en termes de temps à l'écran, reste l'un des piliers de cette narration touchante sur fond de relation mère-fils difficiles. Nul besoin ici pour le réalisateur d'imaginer des situations extrêmement photogéniques : le quotidien suffit pour mettre en lumière les difficultés d'élever un enfant différent, et nous touche bien davantage.
...mais tout aussi léger
A aucun moment du film, l'on ressent quelconque sentiment de "lourdeur" qu'un sujet comme l'autisme aurait pourtant pu justifier. Les thèmes principaux du film, assez déprimants en soi, se voient ici confortablement entourés par un traitement du film qui lui, n'oublie pas d'être aussi partiellement une comédie avec quelques touches de romance comme le savent si superbement bien faire les Britanniques. L'un des atouts majeurs de cette légèreté est la relation que Nathan entame avec sa camarade Chinoise, elle aussi surdouée en Maths (mais pas autiste) Sa fraîcheur et son optimisme apportent un vrai plus. Attention, la comédie et la romance ne sont pas le cœur du film, mais servent à mon sens dans Le Monde de Nathan à mettre en valeur le reste du film. Autrement dit, le réalisateur semble vouloir montrer que ces aspects font tout autant partie de la vie que le drame. La vie, comme son film, n'est pas faite de pluie, ni de beau temps uniquement, et en résulte un formidable arc-en-ciel de cinéma.
Des acteurs magistraux
Mais franchement, rien de tout cela ne serait possible sans l'excellence absolue des acteurs qui font ce film. Tous, sans aucune exception, brillent par la justesse et la précision de leur jeu. A commencer par le fameux Nathan, incarné par le prodigieux Asa Butterfield, que l'on avait déjà pu voir dans Le Garçon au Pijama Rayé, ou plus récemment dans Hugo Cabret. Ce garçon prouve ici, encore davantage que dans tous les autres films, qu'il est déjà un grand acteur. J'ai rarement vu une telle capacité à procurer de l'émotion (sans larmoyante exagération, j'entend bien) avec autant de retenue et de finesse. Butterfield est totalement crédible dans le rôle de ce garçon tourmenté, et réussit à rendre parfaitement à l'écran la lente évolution de son personnage, tout en nuances. Mention spéciale à l'acteur qui incarne la version plus jeune de Nathan, qui lui aussi est impeccable. Il est difficile, et en vérité impossible, de trouver une seule faiblesse dans l’interprétation des différents acteurs, même secondaires. Le rôle du prof de Maths aigri mais sensible est particulièrement touchant, et joué par un Rafe Spall ( Un Mariage à l'Anglaise, Prometheus...) totalement méconnaissable mais extrêmement convainquant. La mère de Nathan est incarné par Sally Hawkins, que je dois avouer ne pas connaître plus que ça, mais qui est également brillante et bouleversante. D'ailleurs, ces deux acteurs ont une scène ensemble qui fait la part belle à leur talent, tout en nuances également, et d'un réalisme déroutant. Je termine cette partie "casting" sur la prestation d'Eddie Marsan en coach de maths tonitruant et attachant, mais je le redis : la totalité des personnages du Monde de Nathan sont convainquant et touchants à leur manière, et contribuent très largement à faire de ce film le bijou qu'il est définitivement.
L'Essentiel :
Le Monde de Nathan est l'un des meilleurs films que j'ai eu l'occasion de voir jusqu'ici cette année, et restera l'un de mes films préférés. La mise en scène esthétique mais pas envahissante, l'écriture parfaitement balancée, les acteurs au sommet de leur art et une bande originale fantastique en font un film jubilatoire et émouvant. Des films comme celui-ci,on aimerait en voir tous les jours.
Bref, courez-y...que dis-je...sprintez-y !
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Score Final: 20 beignets de crevettes sur 20