CRITIQUE : VICE-VERSA

On l'attendait de pied ferme, le nouveau bébé des studios Pixar. d'autant plus qu'il s'agit de l'un des projets les plus ambitieux jamais entrepris par la compagnie. Résultat  : on va rire, pleurer...et vice-versa.


VICE-VERSA

de Pete Docter
avec les voix de : Gilles Lelouche, Mélanie Laurent et Pierre Niney...
Sortie : 17 juin 2015
Durée : 01h42

Super Synopsis : Au Quartier Cérébral, le centre de contrôle situé dans la tête de la jeune Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition.






La Critique de l'Extraterence 


 Bienvenu au Quartier Cérébral


Vice-Versa  a su m'intriguer dès que j'ai vu sa première bande-annonce, il y a de ça près de 2 ans. Il faut dire que le concept du film était à la fois original et très ambitieux sur le plan narratif. Personnifier les différentes émotions qui s'opposent et coopèrent à l'intérieur d'une sorte de tour de commande appelé Quartier Cérébral niché dans la tête d'une fillette de 11 ans tout en créant une intrigue solide ? Fallait le faire ! Et disons le tout de suite, le pari est bel et bien réussi ! La mécanique qui s'opère dans la tête de la petite est extrêmement bien imaginée, incroyablement détaillée, et rendu visuellement compréhensive grâce à tout un jeu de couleurs et de textures. Une fois tout ceci mis en place, l'histoire peut réellement commencer. Pourtant, je dois dire avoir eu peur pendant un petit instant, lorsque, au bout d'une vingtaine de minutes, je ne voyais pas où l'histoire allait bien pouvoir aller. Rassurez-vous, la totalité de Vice-Versa n'est pas basé uniquement sur l'alternance entre "vraie vie" et " Quartier Cérébral", au contraire : rapidement les péripéties du forcent le spectateur à explorer tous les recoins d'un vaste monde qui n'est autre que l'intérieur de la tête de Riley. Et elle regorge de surprises ! 




Joie au pays des merveilles ?

En effet, dès lors que nous sortons du petit espace qu'est le Quartier Cérébral, le monde qui s'offre à nous ne pourra qu’émerveiller, tant il est vaste, varié, et plein de possibilités. Après, tout il s'agit du cerveau, et le réalisateur Pete Doctor ne l'oublie d'ailleurs à aucun moment : du monde de l'imagination aux studios dans lesquels on fabrique les rêves en passant par le royaume du subconscient, il y a de quoi faire. Et visuellement, comme toujours, le studio Pixar assure grave, ne laissant absolument rien au hasard, que ce soit au niveau du détail visuel qu'au niveau des animations des différents personnages, qui sont brillantes de réalisme (car calqués partiellement sur le jeu d'acteurs) et permettent une identification et une incarnation tout simplement parfaites. Les animations et design graphiques donnent vie à ce monde particulièrement riche (qui pourra d'ailleurs en dépasser certains ) et parfois même un peu abstrait, comme un certain passage incluant un raccourci qui, s'il est très drôle, ne pourra réellement parler qu'aux plus âgés. 


Un film pour enfants ?

C'est ce qui m’amène à me demander si Vice-Versa est bel et bien un film pour enfants ? Il y a un côté très conceptuel et abstrait dans ce film que j'ai du mal à cerner. N'étant plus un enfant (plus trop en tout cas ^^), il m'est difficile d'imaginer la réaction d'un VRAI enfant face à ce film, qui, comme le titre de la section précédente l'indique, a quelque chose de très Alice au Pays des merveilles : la dualité des approches, le contraste visuel entre un design des personnages trèèèèès enfantin et certaines beaucoup plus "sombres", les différents niveaux de lectures... c'est, je pense, le genre de dessin animés qui en a plus dans le bide qu'il n'y parait.


Des émotions en dents de scie...

Ce qu'il a clairement dans le bide, en tout cas, c'est la capacité à nous faire rire dans un premier temps, par le biais de personnages très drôles et attachants ( je pense à Peur, mais aussi et surtout à Bing-Bong, une espèce d'ami imaginaire déchu , hybride d'une barbapapa , d'un éléphant et d'un dauphin, mais qui est particulièrement  marrant, mais tout autant touchant.  On ne se l'est jamais demandé ça, hein ? Que sont devenus les amis imaginaires de notre enfance ? Vice-Versa nous le dit : ils sont quelque part dans les tréfonds de votre cerveau, entre oubli et vagues souvenirs...bref, c'est une sale histoire, je vous disais que c'est pas si enfantin que ça ^^
Oui, car on pleure aussi dans Vice-Versa, et je dois dire honnêtement que pile au moment où j'ai cru commencer à m’ennuyer, me disant que peut-être ce mélange entre forme simplette VS fond profond  ne suffisait pas pour faire de Vice-Versa un super film, c'est là que le film m'a eu. Oui j'ai versé ma petite larme, comme je l'ai fait pendant l'excellent Là-Haut. Et cette petite larmichette a fait pour moi la différence, me remotivant pour partie finale du film, qui se paye le luxe d'offrir une fin qui fait réellement réfléchir, à notre échelle de grands comme à m'échelle des plus petits. Bravo !


L'Essentiel : Vice-Versa est un Pixar réussi mais contrasté, entre design très enfantin et concepts bien plus abstraits, le film n'en oublie pas de nous faire rire, pleurer, et surtout...rêver. 


+ L'idée du film est géniale
+ La découverte d'un monde fabuleux 
+ Des vraies moments de bonheur
- quelques petites longueurs


Score Final : 16 forêts de frites sur 20